L'homéopathie en mouvement

Epidémie de Coronavirus: Ammonium carbonicum, le médicament épidémique probable

Après avoir eu la chance de trouver quelques signes hautement personnels et caractéristiques dans un premier cas indiquant formellement Ammonium carbonicum, nous avons à ce jour tellement de cas qui ont répondu très favorablement qu’il n’est plus possible d’attendre avant de partager cette observation.

Introduction

Hahnemann enseigne que hormis les affections épidémiques, tous les épisodes aigus ne sont que des « réchauffements » de la maladie chronique sous-jacente. Le traitement épidémique quant à lui demande des observations répétées afin de définir ce que l’on appelle le génie épidémique.

Rien à avoir avec une lampe d’Aladin, en fait tout se passe comme si l’agent infectieux était tellement « virulent », qu’il domine et écrase les susceptibilités individuelles en imposant sa propre symptomatologie. Le terme épidémie vient d’ailleurs de epi demos, c’est à dire « sur le peuple », et reprend bien cette notion de quelque chose qui fond littéralement sur les gens.

Or donc, le Fondateur explique dans le §100 que:

La manière d’étudier et celle de traiter de telles maladies restera toujours la même, quelque nouvelle ou singulière qu’ait pu être n’importe quelle épidémie précédente. En fait, on doit toujours regarder l’image caractéristique de chaque maladie régnante comme une chose nouvelle ou inconnue, et l’étudier à fond, l’étudier pour elle-même, si l’on veut être véritablement médecin.

Être un praticien consciencieux et scrupuleux de l’Art de guérir, c’est ne jamais substituer l’hypothèse à l’observation ; c’est n’admettre comme connu, soit en totalité soit même seulement en partie, un cas donné de maladie dont le traitement nous a été confié, qu’après en avoir scruté avec soin toutes les manifestations.

Cette conduite est d’autant plus nécessaire ici que toute épidémie régnante est, à bien des égards, un phénomène d’espèce particulière, qui, lorsqu’on l’examine avec attention, se trouve différer beaucoup de toutes les épidémies antérieures auxquelles on avait à tort imposé le même nom.

Après ces généralités, il en arrive au fait principal, §101:

Le médecin qui traite pour la première fois un cas épidémique, peut ne pas trouver sur le champ l’image parfaite de l’épidémie régnante, attendu qu’on n’arrive à bien connaître la totalité des symptômes objectifs et subjectifs de ces maladies collectives qu’après en avoir observé plusieurs cas.

Cependant, un praticien exercé et consciencieux pourra souvent dès le premier ou le second malade s’approcher tellement du véritable état de chose, qu’il en concevra sans retard la physionomie caractéristique, et que, très rapidement il aura le moyen de déterminer le remède homéopathique convenable et approprié pour combattre l’épidémie.

L’idée qu’il faut avoir en tête c’est que nous devons rechercher à caractériser le génie épidémique comme s’il s’agissait de trouver le médicament un patient virtuel. On peut considérer que chaque personne malade, selon ses propres prédispositions, va développer telle ou telle série de symptômes qui expriment une partie du génie épidémique. Ainsi, une personne fragile de l’estomac risque de développer des signes gastriques, d’autres feront plus de symptômes céphaliques, etc.

Les symptômes de l’épidémie

Nous aurons donc dans l’épidémie

  • un nombre incalculable de symptômes communs de la maladie,
  • quelques signes pathognomoniques de l’épidémie
  • et quelques rares signes caractéristiques du génie épidémique que seuls quelques sujets très sensibles vont exprimer.

Ces symptômes communs de J1 à J3 sont le fébricule et des signes comme un rhume qui prend environ 8 heures pour se développer. Un très léger mal de tête quelques heures avant que la situation se précise, un léger catarrhe, besoin de rester au lit et de ne rien faire.

De J4 à J7, cette fois le larynx, la gorge sont affectés et la toux commence à s’installer. En toussant le patient ressent souvent de la dyspnée de telle sorte qu’il se retient de tousser. On voit de la fièvre, de la diarrhée. Dans certains pays il n’y a pas de signes digestifs. La faiblesse s’installe et devient très importante à partir du 7eme jour, dans les jambes et les bras. Les douleurs sont localisées au niveau des doigts. Une légère dyspnée commence à s’installer. Les signes de la gorge sont < en buvant ou en mangeant. C’est là que principalement après J7 des gens vont soudainement se retrouver en état de détresse respiratoire et nécessiter une réanimation. Dans ce cas souvent les gens « luttent » contre la machine comme on dit dans notre jargon et c’est un moment assez pénible à passer.

Les signes pathognomoniques du Covid-19 sont la perturbation de l’odorat (anosmie) et du goût. Certains patients perdent complètement le sens du goût ou bien d’autres réclament des boissons citronnées. L’erreur ici serait de chercher à tout prix un médicament homéopathique qui possède ces signes dans son expérimentation, c’est à dire de commencer à fouiller la matière médicale en commençant par les médicaments présentant à un haut degré ces symptômes. Les signes pathognomoniques caractérisent la pathologie, et sont à considérer comme des signes communs. Or ce que nous recherchons c’est à caractériser le génie épidémique grâce à quelques signes rares que parfois seuls quelques sujets vont exhiber.

Hahnemann explique ceci dans le fameux §153:

Dans cette recherche du médicament homéopathique spécifique – établie par la comparaison de l’ensemble des symptômes de la maladie naturelle avec la liste des symptômes des médicaments connus afin de trouver parmi ceux-ci un agent morbifique artificiel correspondant par similarité à l’affection à guérir – ce sont les signes et symptômes les plus frappants, singuliers, rares et particuliers (caractéristiques) dont il faut tenir compte principalement et presque exclusivement. C’est particulièrement à ces symptômes que doit correspondre très précisément la liste des symptômes du médicament sélectionné afin qu’il soit celui convenant le mieux pour effectuer la guérison.

Un des tout premiers cas confirmés

C’est donc le 20 Mars que j’ai la chance de voir un cas confirmé de Covid-19. Jusqu’à présent j’avais soigné avec succès plusieurs cas qui pouvaient n’être que de simples grippes, les signes pathognomoniques de l’épidémie ne nous étant pas encore familiers. Voici l’observation:

Est parti voici deux semaines voir un match de foot
-deux semaines après
-eu du mal à respirer
-à midi pile
Comme si les poumons étaient écrasés
-était obligé d’avoir de grandes respirations
-comme si j’étais à plat ventre avec les poumons écrasés
-comme si le coeur était serré
Toussait un peu mais pas bcp, une toux sèche
Était angoissé
-cherchait une position
-très nettement mieux sur le ventre les bras écartés
Courbatures dans les jambes
Le nez coulait clair
-juste de l’eau
Le premier jour eu des transpirations du front
-transpiration chaude
A refait hier une crise de dyspnée
-on lui a expliqué que c’était l’anxiété et le stress
-a parlé de ses douleurs du coeur comme s’il était serré
-ECG
-eu de fortes palpitations
-on lui a prescrit du Xanax
Ne sentait plus ses jambes
-comme si avait le sang coupé
Toujours à deux doigts de tomber dans les pommes
-avec le coeur qui me serrait
Etait prostré allongé et ne pouvait plus bouger
-arrivé en ambulance j’ai cru que j’allais tomber
Hier
-eu la diarrhée
-était obligé d’avoir une couverture sur lui
Mal de tête terrible
-surtout la nuit
-se réveillait avec le mal de crâne
-sur le devant de la tête
Comme une boule dans la gorge
-qui est gênante
-mais ne produit pas de douleur en avalant
-gorge sèche; (sa copine même en buvant avait l’impression que la gorge restait sèche)
Mal à respirer le soir avant de s’endormir
-la crise est arrivée vers 23 h
-d’un seul coup il prenait l’air et ne parvenait plus à respirer
Douleurs hier sous les poumons
-comme sur les côtes
-sous le sein
-comme des grosses courbatures

Ce qui saute ici aux yeux de tout homéopathe expérimenté c’est la sensation d’avoir le cœur comme serré et pressé, et bien entendu la dyspnée paradoxalement améliorée en étant couché sur le ventre, ce qui est juste le contraire de ce à quoi on s’attend. Seul Ammonium carbonicum couvre ces signes caractéristiques et frappants. Tout le reste à partir de là est aussi bien couvert par le médicament, avec la tendance à défaillir fréquente, l’extrême faiblesse, la dyspnée majeure, etc. Dans mon jeune temps, interne aux urgence d’un hôpital périphérique, la plupart des cas d’œdème aigu du poumon répondaient parfaitement à Amonium carbonicum.

Un seul médicament pour tous les stades de la maladie

Bien souvent, les gens s’endorment après la première inhalation, et la dyspnée est soulagée en moins de 30 minutes. Après que ce premier cas d’Ammonium carbonicum eut très vite répondu favorablement, nous nous sommes rendus comptes mes étudiants et moi-même que bien des cas où des malades ont été soulagés par d’autres médicaments comme Bryonia ou Eupatorium dans les stades précoces de la maladie répondaient aussi parfaitement à Ammonium.

L’explication est est que le médicament homéopathie agit en fonction de la similitude qui peut exister entre l’ensemble des symptômes du cas et les propriétés d’un médicament donné. Quand le degré de similitude est suffisant et que le cas n’est pas trop avancé, un médicament même partiellement similaire pourra très bien fonctionner, et c’est ce que l’on observe. En effet lorsqu’un patient présente des signes de suffocation surtout dans une pièce chauffée et qu’il ne supporte pas le moindre mouvement, Bryonia est le premier médicament auquel on pense. Cependant Ammonium carbonicum donne de très beaux résultats car il possède aussi ces modalités, mais il est possible de le sélectionner seulement grâce aux signes caractéristiques que lui couvre et pas Bryonia. Vous noterez ici que je parle comme si nous devions trouver le médicament d’un patient nommé « génie épidémique » et c’est exactement ce qui se passe en pratique.

La prescription

Il est temps maintenant de tester le médicament sur une grande échelle afin de voir si nos résultats sont confirmés ou pas. Ici je redoute beaucoup la prescription de médicament homéopathique par des personnes n’ayant aucune idée du maniement du médicament, que ce soit la quantité ou la fréquence. nous manquons cruellement d’homéopathes compétents mais nous allons faire à la guerre comme à la guerre comme dit le Président.

Je recommande d’utiliser la posologie par olfaction, ce qui permet de limiter la quantité de substance active administrée au patient. Il suffit de se procurer une dose d’Ammonium carbonicum 200, ou mieux 1m (mille), et de verser un tout petit globule dans un mélange eau + alcool (whysky par exemple) au fond d’une bouteille plastique de 50 cl. Avantage: avec une seule dose on doit pouvoir préparer des centaines de bouteilles, et chaque bouteille permet de traiter un nombre très élevé de cas.

Avant chaque prise je recommande de secouer fortement le contenu environ 5 ou 10 fois. Une fois le flacon ouvert, surtout chez les gens présentant déjà la toux ou des signes de dyspnée, faire respirer par la bouche le flacon. Une très brève olfaction suffit.

A partir de là, la dose est suffisante pour montrer clairement une action dans les 10 à 30 minutes qui suivent. Tant que le patient s’améliore, il ne faut SURTOUT pas répéter. Une nouvelle olfaction peut être nécessaire au bout de plusieurs heures ou le lendemain si de nouveau le patient va moins bien. Cette seconde prise produira habituellement moins d’effet que la première pour des raisons trop longues à expliquer ici. Si la répétition est nécessaire après la seconde olfaction on passera à l’administration à la goutte. Dans ce cas on versera une toute petit goutte du flacon que l’on dilue dans le volume d’un verre d’eau rempli d’eau du robinet par exemple. Avec une cuiller à café on extrait de ce premier verre une goutte qu’on dilue à son tour dans un second verre. Le patient ne prend qu’une seule goutte de ce second verre.

Ceux qui ne sont pas familiers avec l’homéopathie trouveront ces quantités ridicules, ce qui correspond à peu près à la réaction d’un conducteur de char à bœufs lorsqu’on lui parle du TGV. On demande ici simplement de bien suivre le mode d’emploi et d’observer honnêtement ce qui se passe. Le moins qu’on pourra dire c’est que le traitement n’est pas invasif, mais voilà il a déjà soulagé beaucoup de malades, et il serait ridicule pour des questions dogmatiques de ne pas l’essayer.

Merci de nous faire connaître les retours car ce n’est qu’après une centaine de cas traités que nous pourrons avoir le coeur net de l’indication d’Ammonium dans l’épidémie.

Merci à tous.

Dr Broussalian
3 Avril 2020

source: Planète-homéo

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